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L'EAU DE PARIS
Au début du 19è siècle, la distribution
de l'eau à Paris était précaire,
insuffisante et polluée.
"L'eau de Paris doit être comme le pain,
de première qualité. Il ne convient plus
de distribuer de l'eau trouble, tiède ou désagréable
au goût
Pour que l'eau distribuée
soit fraîche et limpide, il faut qu'elle soit
prise aux sources mêmes, ne pas voir le jour et
sa température subir le moins de variation de
la source au robinet du consommateur
" ainsi
le Baron Haussman réussi, en 1859, à convaincre
le Conseil de Paris d'acheter des sources à plus
de 100 km de Paris et de construire un aqueduc pour
ramener cette eau à la Capitale.

Aqueduc de la Vanne à Ecuelles
DESCRIPTION
L'aqueduc collecteur a pour point de départ la
grande Source d'Armentières (voir encadré)
située à 111 mètres d'altitude
; c'est un ouvrage de 173 km de longueur.
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La dénivelée entre
le point de captage (source d'Armentières) et
le réservoir de stockage, situé à
Paris dans le bassin de Montsouris (*), est de 31 mètres.
Sur les 156 km d'aqueduc principal, la pente est de
10 cm de hauteur pour 1 km de longueur.
Les eaux sont conduites en 70 heures, par simple gravité,
de la source jusqu'au stockage.
Les vallées sont franchies au moyen de siphons.
Ainsi, des eaux "d'une limpidité parfaite,
d'une température constante de 11 à 12°C,
gardées à l'abri de toute altération"
circulant dans un tuyau dont la section initiale permettait
le passage de 130 000 m3 par jour (ou 1500 l/s) sur
173 km, passant par 17 km de siphons nécessaires
et empruntant 14,5 km d'arcades : tel est ce grand ouvrage,
décrété le 19 décembre 1866,
sur les plans de l'illustre ingénieur Belgrand,
achevé officiellement le 12 août 1874 et
constamment perfectionné à partir de 1879.
Un autre des grands projets initié par le Baron
Haussman a donc été réalisé.
(*) Bassin de Montsouris : situé
dans des anciennes carrières souterraines au
sud de la Capitale, c'est un bassin de 256 m de long,
136 m de large, complètement édifié
en maçonnerie de meulière et ciment, à
près de 30 m de profondeur.
C'est le plus grand bassin couvert au monde dont la
surface est de 3 ha et près de 250 000 m3 d'eau
y sont stockés sur deux étages, divisés
chacun en deux parties égales, formant ainsi
4 bassins indépendants.
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SOURCES
D'ARMENTIERES

"la Fontaine de l'Etain"
Les
eaux émergent de la craie à la limite
des alluvions de la Vanne, au pied d'un coteau
crayeux, à la côte 111 mètres
environ.
Ce captage présente un intérêt
géologique car les diaclases (conduits
naturels formés par la dissolution progressive
de la craie) permettent de voir la façon
dont l'eau circule.
Les travaux de captage commencèrent en
mai 1867 pour se terminer en décembre 1871.
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460m
de galeries (H 3.50m x l 1.50m) creusées,
230m de galeries maçonnées
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2
000m3 de déblais évacués
à la main
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1600m3
de coffrage
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1000t
de silex, gravillons, sable et ciment amenés
à la main
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900
journées de compagnons, charpentiers
et maçons, 10 000 h de manuvres
Anecdote
: pendant que 40 ouvriers creusaient les galeries,
40 autres devaient pomper pour évacuer
l'eau que fournissaient les sources ; des litres
de vin étaient distribués en "prime
spéciale" pour
travail dans
l'eau !
Ca ne s'invente pas.
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